Journal de route novembre - décembre 2017

Source: District de Suisse

Journal de route du Supérieur de district, M. l'abbé Pascal Schreiber,

paru dans Le Rocher c'est le Christ n° 111 – février - mars 2018

4 novembre 2017

Monsieur l’abbé, quand viendrez-vous en Valais ? me fit-on remarquer un jour. Bonne question ! Sur les neuf derniers samedis, j’en ai passé six en Valais !

Toujours pour de bonnes raisons : retraites, funérailles, visite d’une maison, mariage, baptême et aujourd’hui, bénédiction des nouveaux locaux de l’école de Riddes.

À l’heure actuelle, 129 enfants sont scolarisés à Fleurs de Mai, un record ! Les locaux devenant exigus, un deuxième étage a été construit en été 2017 sur le bâtiment existant.

Avec l’augmentation de la surface, Fleurs de Mai peut maintenant accueillir jusqu’à 200 élèves. Pour cette importante occasion, nous choisissons le rite de bénédiction le plus solennel, appelé ritus solemnior. La cérémonie débute par le chant du Veni Creator suivi par les prières de bénédiction des bâtiments avec l’eau bénite et l’encens : Bénis, Seigneur, cette maison. Qu’il y règne la santé, la sainteté, la vertu, l’honneur, l’humilité, la bonté, la douceur, la docilité, l’accomplissement de la loi divine, l’obéissance et l’action de grâce envers Dieu le Père et le Fils et le Saint-Esprit. Que cette bénédiction descende sur cet endroit et cette maison. Que les sept Dons de l’Esprit-Saint imprègnent tous ceux qui s’y trouvent, enseignants et apprenants.

Sous la direction de Vincent Borgeat, François Pellouchoud et Pierre-Samuel Wuilloud, les artisans ont accompli un travail remarquable. Plus précieuses encore pour les âmes immortelles des enfants sont les tâches quotidiennes assurées par l’équipe dévouée des enseignants sous la direction de l’abbé Yann Vonlanthen et de Dominique Carron.

Je n’oublie pas non plus les animateurs et animatrices, accompagnateurs et accompagnatrices, les chauffeurs, l’équipe de nettoyage et les membres du comité. Un merci sincère à tous et nos vœux les meilleurs pour les années à venir. Longue vie à l’école Fleurs de Mai !

5 novembre 2017

« Suivant un élan de mon âme, j’ai toujours eu un grand amour pour la Suisse ; je l’ai défendue partout et j’ai toujours soutenu sa cause et ses intérêts ». De qui est cette citation ? – Elle est tirée d’une lettre de saint Charles Borromée, patron du prieuré d’Oberriet. Sa fête est fixée au 4 novembre. Nous la célébrons ce dimanche 5 novembre dans la vallée du Rhin.

Alors qu’il avait 21 ans, l’un de ses professeurs disait de lui : Charles fera de grandes choses et il brillera comme une étoile dans l’Eglise. Une année plus tard, Charles Borromée est nommé “Protector Helvetiæ” par le pape Pie IV. Par la suite, il fut désigné “visiteur apostolique” de la Confédération. A Lucerne en 1655, alors qu’il était au ciel et déjà canonisé, les députés catholiques de la Confédération l’ont publiquement et solennellement proclamé “Patron de la Suisse catholique”.

Au Vorarlberg également on se réclame de saint Charles Borromée. Il est établi qu’il visita au moins une fois sa sœur Hortense qui vivait à Hohenems, à dix kilomètres seulement d’Oberriet.

En 2017, certains ont pensé qu’il fallait célébrer la personne de Martin Luther.

Si nous comparons les vies de saint Charles Borromée et de Martin Luther, la différence entre la vraie et la fausse réforme devient évidente. La vraie réforme conduit à la sainteté, la fausse à l’apostasie de l’Eglise.

Saint Charles, priez pour nous et pour notre Patrie !

18 et 19 novembre 2017

J’accepte avec plaisir l’invitation de l’abbé Alexandre Maret qui me propose de donner trois conférences durant le week-end de formation du KJB féminin à Wangs.

Le thème recouvre les différents aspects de la communication. L’atmosphère est excellente et les jeunes filles travaillent avec enthousiasme. Conférences et exercices pratiques durent quatre heures et demie ! Personne ne se plaint !

Deux semaines plus tard, ce sera le tour des garçons qui ne seront pas moins intéressés par ce sujet.

Il reste à espérer pour tous ceux qui n’ont pas pu participer au week-end de formation, qu’ils pratiquent déjà correctement la communication… !

24 et 25 novembre 2017

Quel est l’impact des nouveaux médias et des réseaux sociaux sur nos étudiants ? Comment les écoles abordent-elles ce sujet ?

Afin de traiter ces questions de manière approfondie et de travailler sur un concept médiatique commun et chrétiennement orienté, 15 cadres des milieux scolaires germanophones de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X sont réunis à Sarrebruck.

D’entrée, le professeur Johannes Laas, notre premier intervenant, souligne que les enfants et les adolescents de moins de 18 ans passent quotidiennement en moyenne trois heures sur leur téléphone portable et le consultent 98 fois par jour. Cela signifie une interrogation de leur portable toutes les sept minutes. Dans le même temps, les utilisateurs de smartphones reconnaissent souvent être moins heureux.

S’en suit une discussion sur les attitudes et les stratégies à adopter à court et à long terme sur la gestion des nouveaux médias et les exigences auxquelles les représentants des écoles sont soumis.

La conférence principale est donnée par Markus Hoffmann, travailleur social diplômé, psychologue et superviseur de nos internats en Allemagne. Se basant sur la nature humaine des jeunes gens, il propose une éducation aux médias basée sur la maturité de la conscience chrétienne. But : développer la responsabilité personnelle en renforçant le discernement et la volonté. C’est seulement de cette manière que le jeune deviendra à long terme un chrétien et un catholique convaincu.

Cependant dans le processus éducatif il est clair que l’éducation aux médias n’est qu’un aspect parmi d’autres. Il doit donc être mis en relation avec le concept global de l’éducation.

Au moment où j’écris ces lignes, je reçois un email de Josef C. Haefely, notre organiste à Oensingen, qui travaille actuellement sur le même sujet. Il a composé un poème dont les derniers vers peuvent être traduits poétiquement en français :

Lorsque la toile, en panne, tombera,

l’être humain, en vain, tapotera

dans l’obscurité numérique…

Alors restera la Bible, ce livre unique

qui enseigne le véritable chemin

sous la lumière de l’Esprit-Saint.

10 au 13 décembre 2017

En ce 2e dimanche de l’Avent, les radios du Bas-Valais conseillent aux automobilistes de n’utiliser la voiture qu’en cas d’extrême nécessité. Cette nécessité est bien présente en ce qui me concerne, car j’effectue la visite canonique (donc selon la loi de l’Eglise) du prieuré de Vouvry et de la chapelle de Monthey ! Alors que dans la région de Sion-Fully-Riddes, 80 centimètres de neige fraîche sont tombés, un blizzard fait rage dans la région de Monthey. On a l’impression qu’il y a plus de neige dans l’air que sur le sol. A peine reconnaît-on le haut du capot de la voiture. J’ai déjà connu une telle tempête de neige, à 3000 m d’altitude, mais je ne pensais pas l’expérimenter sur les autoroutes de Suisse.

Au prieuré de Vouvry, le frère Maurice n’a presque rien à acheter. La maison possède un verger et un jardin potager où poussent fruits et légumes en abondance de sorte que la communauté en profite également en hiver. Par ailleurs, les fidèles de Monthey se montrent très généreux en fournissant au prieuré ce qui ne pousse pas dans le jardin !

La communauté observe bien les statuts de la Fraternité Saint-Pie X, ce qui constitue la base de la sanctification personnelle et de la fécondité du ministère sacerdotal.

La visite du prieuré de Vouvry me donne également l’occasion de visiter l’abbé Pellouchoud, aumônier de Salvan. Comme le temps m’est compté, ma visite se limite à une simple conversation avec lui. L’abbé me dira plus tard avoir compris la notion de “visite canonique” : le supérieur étant reparti comme un “boulet de canon”… !