Le pape François à Genève

Source: Prieuré Notre-Dame

Le pape François sera à Genève le 21 juin 2018, en pèlerinage vers le COE, le Conseil oecuménique des Eglises, qui fête ses 70 ans.

Le pape François sera dans la ville de Genève le 21 juin prochain. Le Pape est le vicaire de Jésus-Christ, le successeur de Pierre, le Chef de tous les baptisés, le « doux Christ en terre », comme disait la grande mystique Catherine de Sienne. Sa visite est donc partout bienvenue, en particulier dans notre antique cité qui a voulu voulu placer sa cathédrale sous l’autorité spéciale du Prince des Apôtres. Sans oublier que notre petite République arbore toujours fièrement sur son drapeau, à côté de l’aigle du Saint-Empire, les clefs de saint Pierre.

Quels que soient les malheurs qui frappent la sainte Eglise, notre amour filial pour le souverain Pontife demeure entier. Cependant, disons-le franchement : il y a quelque chose qui nous afflige dans cette visite. C’est l’étrangeté de son but : selon les termes du site internet diocésain, François vient faire à Genève « un pèlerinage oecuménique ». Un pèlerinage vers le COE, le Conseil oecuménique des Eglises qui fête ses septante ans. Cette vaste organisation mondiale, dont le siège est à Genève, rassemble trois cent quarante-huit « Eglises ». L’Eglise catholique n’en fait, heureusement, pas partie. Elle a toutefois, depuis 1965, un statut d’observateur avec une participation active à plusieurs groupes mixtes de travail.

Que penser du COE ? Le Christ a-t-il dit : « Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mes Eglises » ? Non ! Jésus dit bien « mon Eglise ». Il n’en a fondé qu’une seule (Mt XVI, 18). D’après le verset suivant, c’est au seul Pierre et à ses successeurs qu’il a promis les clefs du Royaume qui symbolisent l’autorité suprême. Autorité qu’il lui a conférée, en fait, après sa résurrection, par l’ordre trois fois répété « Pais mes agneaux, pais mes brebis » (Jn XXI, 15).

Cette foi dans l’unicité de l’Eglise, nous la proclamons chaque dimanche dans le Credo. Le catéchisme de saint Pie X (q. 105) définit l’Eglise comme « la société des vrais chrétiens, c’est-à-dire des baptisés qui professent la foi et la doctrine de Jésus-Christ, participent à ses sacrements et obéissent aux Pasteurs établis par elle. » Il est clair qu’aucune de ces prétendues « Eglises » du COE ne correspond à cette définition traditionnelle. Aucun de ces groupes religieux dissidents ne mérite les quatre « notes » distinctives de la véritable Eglise : unité, sainteté, catholicité et apostolicité.

On comprend alors que le Pape Pie XI, dans Mortalium animos, condamna déjà l’erreur des ancêtres du COE : « ces panchrétiens, qui cherchent à fédérer les Eglises, semblent poursuivre le très noble dessein de promouvoir la charité entre tous les chrétiens ; mais comment la charité pourrait-elle tourner au détriment de la foi ? » Il ajoutait, en conclusion : « il n’est pas permis de procurer la réunion des chrétiens autrement qu’en poussant au retour des dissidents à la seule véritable Eglise du Christ ».

Les âmes qui appartiennent à l’une ou l’autre de ces sociétés religieuses possèdent certains éléments, plus ou moins nombreux, de la vraie et unique Eglise. Ces âmes doivent nous être chères. Nous devons beaucoup prier pour elles. Pour qu’elles arrivent à la sécurité de la seule Arche de salut. C’est ce qu’ont fait tous les saints : la charité de la vérité, l’apostolat du Bon Pasteur qui ramène les brebis égarées. Genève et les régions voisines retentissent encore de l’oeuvre admirable qu’y accomplit l’intrépide saint François de Sales. Grâce à lui, des milliers de protestants sont revenus au Bercail. Plus près de nous, le cardinal Journet aida beaucoup d’âmes de Suisse romande à retrouver la joie surnaturelle de l’Unité catholique.

Le Pape François voudra-t-il, le 21 juin, se faire ainsi l’écho du souverain Pasteur ? Voudra-t-il se mettre dans le sillage de Pierre et de tous les Papes qui furent des héraults de la Vérité immuable ? Voudra-t-il lancer à tous les responsables du COE un vibrant appel à regagner la Barque de Pierre, à retrouver, avec l’Unité catholique, la Foi des Apôtres ? Ce serait enfin, après des décennies de brouillard oecuménique, un horizon lumineux, un oecuménisme de vraie foi et de pure charité qui produirait un nouvel élan, grandiose, d’évangélisation du monde. Nous prions instamment l’Esprit-Saint pour cette intention, confiants dans les promesses de Jésus et dans l’aide de Marie, Mère de l’Eglise, qui a dit à Fatima : « A la fin, mon Coeur immaculé triomphera ».

Abbé Laurent Biselx