Lettre circulaire aux fidèles de Suisse

Le Christ est ressuscité, alléluia !

Bien chers fidèles,

La joie de Pâques a-t-elle encore un sens de nos jours ?

Dans ma dernière lettre circulaire1 je parlais de la persécution des chrétiens. Tout autour de nous, nous ne voyons que perte de la foi et misère morale. Comment peut-on se réjouir face à une telle détresse ?

S’il reste encore aujourd’hui une joie de Pâques, celle-ci ne peut pas être que superficielle et extérieure. Si cette joie subsiste, d’où vient-elle ?

Elle vient en premier lieu de la liturgie. L’Eglise célèbre « la Fête des fêtes » (Martyrologe romain) avec la plus grande solennité : ornements dorés, décoration florale opulente, orgue et chants merveilleux remplis d’Alléluia.

Mais surtout la vraie joie de Pâques vient de la foi dans le Sauveur ressuscité. Le vendredi-saint Jésus verse son sang et est mis au tombeau. Tous les yeux se tournent vers ce tombeau. Si le Christ n’était pas ressuscité, il ne serait plus question de Lui, de ses apôtres et de son Eglise. Jésus devait ressusciter. Il l’avait maintes fois annoncé. Et voilà qu’Il tient sa promesse. La Sainte Ecriture en apporte le témoignage, les anges, les saintes femmes et les apôtres aussi, qui pourtant ont d’abord douté mais plus tard iront à la mort pour confesser leur foi en la résurrection de Jésus.

En tant que vrais catholiques, nous nous réjouissons de la résurrection et de la glorification de Jésus. Ce qui augmente encore cette joie, c’est de savoir par la foi que Notre Seigneur veut partager avec nous son bonheur et sa gloire. Tout ce qu’Il a conquis, Il l’a conquis pour nous. Par sa résurrection, Il a vaincu notre mort à tous et nous a libérés de l’esclavage du péché.

Le Christ est immortel, tout en Lui est immortel : sa doctrine et son Eglise. A nous catholiques, on ne peut pas enlever la foi. Le tombeau en est la preuve. Où est la pierre, où les gardes, où les scellés, où la mort ? Qu’avons-nous à craindre nous qui n’avons plus à craindre la mort ? Avoir peur et désespérer est le lot de ceux qui ne croient pas au Christ ressuscité et n’espèrent pas en Lui.

Retournons à la question du début : la joie de Pâques a-t-elle encore un sens en notre temps ? Oui, elle est de notre temps, elle est de tous les temps. La foi inébranlable dans la résurrection et l’espérance confiante d’avoir part à la gloire du Ressuscité – c’est la cause de notre joie de Pâques et notre consolation. Le Christ est ressuscité, alléluia !

Abbé Pascal Schreiber

Lettre parue en version allemande dans la Mitteilungsblatt n° 457 – Distrikt Schweiz - avril 2017

  • 1cf. Lettre circulaire aux fidèles de Suisse, parue dans le bulletin Le Rocher c'est le Christ n° 106 – avril - mai 2017