Lettre circulaire aux fidèles de Suisse – Le Rocher 112 – Avril-Mai 2018

Saint Joseph, patron des mourants, priez pour nous !

Bien chers fidèles,

« Quelqu’un parmi vous est-il malade ? Qu’il appelle les prêtres de l’Eglise et qu’ils prient sur lui après lui avoir donné l’onction d’huile au nom du Seigneur. La prière de la foi sauvera le malade et le Seigneur le rétablira. S’il a commis des péchés, ils lui seront pardonnée » (Jc 5, 14).

Ces paroles de l’Apôtre saint Jacques montrent que les Apôtres dispensaient déjà le sacrement de l’Extrême-Onction. Ils ne pouvaient le faire que parce que le Christ avait institué ce sacrement.

Les catholiques ont toujours fait en sorte de recevoir eux-mêmes le sacrement de l’Extrême-Onction et de veiller à ce qu’il soit prodigué à leurs proches.

Quelle est l’action du Christ dans l’Extrême-Onction ?

Notre Seigneur fortifie le malade, afin que sa souffrance ne le rende pas sans courage mais qu’il la supporte avec patience et confiance en Dieu. Il lui remet ses péchés et une partie des peines à subir. Même les péchés mortels sont pardonnés, si le malade ne peut plus se confesser mais qu’il les regrette ou les a déjà regrettés auparavant.

Notre Seigneur accorde aussi souvent au malade un soulagement de ses maux, voire la guérison complète si cela s’avère salutaire. Mais si la volonté de Dieu est de le rappeler à Lui, le Christ le soutient dans sa dernière heure.

Quand faut-il recevoir l’Extrême-Onction ?

Il faut recevoir l’Extrême-Onction lorsque la maladie, un accident ou la vieillesse met la personne en danger de mort. Des enfants malades peuvent aussi la recevoir lorsqu’ils ont atteint l’âge de raison. L’Extrême-Onction peut être répétée lors de la même maladie si le danger de mort était écarté et survenait à nouveau.

C’est seulement lorsque le malade ou le vieillard est apparemment en danger de mort que l’on peut donner validement l’Extrême-Onction. L’habitude largement répandue actuellement dans l’Eglise officielle d’oindre une fois par an les personnes âgées contredit la tradition de l’Eglise et fait douter fortement de la validité du sacrement.

D’un autre côté, il y a des gens qui remettent volontiers à plus tard ce qui est difficile et désagréable : « Demain, demain, surtout pas aujourd’hui… » Dans des matières sans importance, les conséquences sont minimes. Mais lorsqu’il s’agit de la réception de l’Extrême-Onction, la négligence devient un péché. C’est pourquoi la règle d’or suivante s’applique :

Dès qu’on peut, on doit

Oui, dès que l’on peut recevoir l’Extrême-Onction, on doit appeler un prêtre et lui demander de donner ce sacrement. Plus précisément : aussi longtemps qu’une personne âgée n’est pas vraisemblablement en danger de mort, on ne doit pas le lui procurer. Mais dès que ce danger survient, on doit procéder à l’Extrême-Onction. Il y a plusieurs raisons à cela :

  1. Puisque l’action principale de l’Extrême-Onction est de renforcer spirituellement le malade, on lui apporte ce secours aussitôt que le mal s’aggrave. Grâce au sacrement le malade supporte ses souffrances avec plus de patience et de soumission à Dieu. Cela le rend capable de rejeter plus résolument les tentations, de faire un sacrifice plus généreux, de remplir plus fidèlement ses devoirs d’état de malade et finalement de faire une sainte mort. Si l’on retarde l’Extrême-Onction, le malade perd une grande richesse en mérites. On restreint son ascension spirituelle et l’augmentation de la grâce sanctifiante ainsi que ses mérites pour l’éternité glorieuse.
  2. Un deuxième effet important de l’Extrême-Onction est la guérison du corps. Dieu rend au malade la santé du corps si c’est utile au salut de son âme. C’est aussi pour cette raison que l’on ne doit pas différer l’Extrême-Onction. Au contraire, le malade doit recevoir le sacrement tant qu’un peu d’espoir de rester en vie subsiste. Plus la maladie avance, plus un miracle, ou une intervention particulière de la part de Dieu, est nécessaire pour obtenir la guérison du malade. En attendant jusqu’à ce que l’état soit désespéré, on empêche une telle action.
  3. Enfin les fidèles doivent appeler le prêtre à temps pour que le malade puisse recevoir le sacrement en étant pleinement conscient. Un esprit clair est nécessaire à une préparation convenable. Meilleure est la préparation, meilleur aussi l’effet de ce sacrement. Le malade ne doit pas seulement recevoir l’Extrême-Onction mais encore – si possible – se confesser et communier. C’est pour cela aussi qu’il faut un esprit clair.

Mauvaises attitudes et préjugés

Les proches peuvent craindre que le malade ne se croie perdu et ne ressente des émotions violentes lorsqu’on lui parle d’Extrême-Onction.

Bien entendu l’annonce au malade que le prêtre va lui donner l’Extrême-Onction va parfois troubler son esprit. Malgré cela, cette agitation est moins grave que le malheur de mourir sans recevoir les derniers sacrements. Sans l’Extrême-Onction, certains risquent de demeurer plus longtemps au purgatoire ou même de finir en enfer.

Les mêmes personnes, qui se gênent de faire venir un prêtre, n’hésitent pas à appeler le médecin. Les médecins au chevet des malades ne sont pas toujours porteurs de bonnes nouvelles, tout le monde le sait !

De toute façon, jamais un malade n’est mort à cause de la réception de l’Extrême-Onction. Au contraire elle redonne au corps et à l’âme force et consolation.

Le terme « Extrême-Onction » provoque souvent l’idée fausse que c’est la dernière chose que l’on fait dans sa vie. Le sacrement est ainsi compris comme un passage vers l’au-delà. Il est donc parfois préférable de parler à la personne concernée d’onction des malades. Le sacrement est d’ailleurs appelé Extrême-Onction parce que, de toutes les onctions que le Christ a données à son Eglise, celle-ci est la dernière à pouvoir être dispensée.

D’autres proches pensent qu’il faut respecter la liberté du malade et attendre qu’il demande lui-même l’Extrême-Onction. Lorsque le mourant refuse la visite du prêtre, alors on ne peut pas la lui imposer. Mais le cas de loin le plus fréquent est celui où le malade n’a plus la conscience de son état ni la force de l’évaluer correctement. C’est pourquoi les proches doivent prendre une décision à sa place et appeler un prêtre.

Intentions de prières

De nombreuses personnes rêvent d’une mort « légère » : s’endormir doucement et ne pas se réveiller ; un accident où l’on meurt sur le coup, etc. L’Eglise pense tout autrement. Dans la litanie des saints nous disons : « D’une mort subite et imprévue, délivrez-nous Seigneur ».

Nous voulons entreprendre le voyage vers l’éternité en étant préparés. Y a-t-il pour cela un meilleur moyen que la réception de l’Extrême-Onction ? S’il y en avait un meilleur, alors Notre Seigneur n’aurait pas institué le sacrement de l’Extrême-Onction.

Prions tous les jours pour recevoir ce sacrement au moment voulu et en toute conscience. Nous ne pouvons pas mériter cette grâce particulière, mais nous pouvons la demander.

Durant ce mois où nous récitons tous les jours les litanies de saint Joseph, ajoutons-y cette intention.

Saint Joseph, patron des mourants, priez pour nous !

Abbé Pascal Schreiber

A paraître dans le bulletin Le Rocher c'est le Christ n° 112 – avril - mai 2018